Nous voici donc déjà au lendemain du Grand Prix Automobile de Bourgogne.  Ce fut une magnifique journée de Sport automobile.  Et la grande faveur que lui a accordé, une fois de plus,  le public, prouve que cette manifestation est le clou de l’année. 

Dès huit heures du matin, les routes de Ruffey et de Langres commençaient déjà à s’emplir de véhicules divers amenant les derniers préparatifs et les premiers spectateurs qui profitant du soleil radieux pouvaient envisager de faire dînette sur l’herbe, en attendant que ronflent les bolides.

Vers 11h30, les moteurs commencèrent à ronfler sur la piste.  Les combinaisons blanches s’agitèrent auprès des machines : on veille aux derniers préparatifs et l’on jette un dernier coup d’œil sur les organes essentiels de ces petits bolides qui, tout à l’heure, vont se ruer à l’assaut des records.  De temps en temps, un bruit plus prolongé se fait entendre : on croirait que ce sont des monstres vivants, furieux de leur inactivité et qui grondent de rage.  Et puis tout à coup, en même temps que dans le lointain , aux clochers de Dijon sonne la demie de midi, voici qu’un drapeau s’abaisse : un soubresaut agite ces fauves d’acier et d’un bond ils s’élancent sur le long ruban noirâtre de la piste.  Ils sont 27 qui partent et veulent s’échapper bien vite de ce troupeau mugissant.  En 200 mètres ils décollent les uns des autres et l’on est encore assourdi par la pétarade de moteurs que déjà le grand tournoi est commencé. 

     Les trois immenses tribunes sont pleines à craquer de gens debout et qui scrutent avidement tantôt la route, tantôt le panneau d’affichage.  La pelouse est noire de monde et il est impossible de se frayer un passage pour circuler au milieu de cette mer humaine qui s’étend également sur tout le long du tracé. 

 

Edition 1929

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